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En France, le programme Erasmus, doubler participants en 2022

par Pierre Berthet le 17-01-2022

En France, le programme Erasmus, qui fête ses 35 ans, veut doubler son nombre de participants en 2022

Le nombre d'élèves et d'enseignants participant à des échanges du programme Erasmus+ doit doubler en 2022.

En juin prochain, Lola, Iban et leurs camarades devraient assister à un lâcher de tortues marines. Ces douze élèves de CM1, scolarisés près de Bayonne (Pyrénées atlantiques), s'envoleront pour les Canaries, en Espagne, dans le cadre d'un projet Erasmus+ . Le programme encourage les échanges européens d'étudiants ou d'apprentis mais aussi ceux d'élèves plus jeunes et/ou de leurs enseignants, à l'école, au collège et au lycée. 'Les mobilités peuvent commencer très tôt, dès la maternelle, sous des formes variées : seul ou en petits groupes, avec des séjours de courte durée, de 2 à 30 jours, ou plus longs, de 30 jours à un an', décrit Laure Coudret-Laut, la directrice de l'agence Erasmus+ France.

Le programme, qui fête ses 35 ans jeudi, va connaître 'un changement d'échelle' : son budget double quasiment pour la période 2021-2027. Et 15% sera consacré à l'enseignement scolaire. L'agence française espère ainsi financer les mobilités de 23.000 élèves et 12.500 enseignants et personnels en 2022 (contre 9.600 et 5.200, issus de 1.200 établissements, l'an passé).

Une nouvelle plateforme numérique

Le top des destinations pour les élèves? l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne. Et pour les professeurs? Le Royaume Uni, l'Irlande et l'Espagne. Car ces échanges ne sont pas seulement l'occasion de parfaire son niveau de langue. Selon une étude de l'Observatoire Erasmus+, 80% des enseignants ayant participé à des échanges scolaires ou à des collaborations via la plateforme numérique eTwinning ont observé une amélioration du climat scolaire.

Plus de 87% estiment que les élèves ont développé leur capacité à apprendre ainsi que des compétences citoyennes et sociales. Erasmus + entend notamment en faire profiter les établissements du Réseau d'éducation prioritaires (les écoles et collèges classés en REP et REP + représentent près d'un quart des projets financés).

Au moment où la France préside l'Union, l'Education nationale compte elle aussi prendre part à cette dynamique, en écho au cap fixé par Emmanuel Macron qui souhaite faire de l'Europe une 'puissance éducative'. Premier levier : la formation des futurs professeurs. Comme le préconisait la députée européenne Ilana Cicurel dans un récent rapport, tous devraient bientôt suivre un 'module Europe' de familiarisation avec les autres systèmes éducatifs et la plateforme eTwinning, puis, dans le cadre de leur stage d'observation en première année, passer sept à dix jours au sein d'une classe dans un autre établissement du continent. Dix des 32 instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation (Inspe) travaillent déjà sur cette nouvelle 'formule'. Objectif : former ainsi 30% des prochaines recrues à la rentrée 2022, 100% en 2025.

Des jumelages étendus à tous les établissements scolaires 

De futures académies européennes des professeurs permettront aussi de travailler en réseau sur certains thèmes. Les dix premières devraient être dévoilées en mars prochain. 'Ces initiatives visent à échanger sur les meilleures pratiques européennes et à les appliquer ensuite en classe', explique Ilana Cicurel. Imaginez, demain, des professeurs qui s'inspirent de la Finlande pour développer l'empathie, du Danemark ou de la Suède pour enseigner les langues, de l'Allemagne pour l'éducation sportive…

Autre levier, pour les enseignants déjà en poste : le jumelage, qui concerne aujourd'hui 48% des collèges et lycées. 'Nous aimerions que tous les établissements scolaires français nouent un partenariat avec un homologue européen d'ici la fin de l'année', affirme Ilana Circurel. Pour certains, cela passera d'abord par un lien numérique, en multipliant les initiations à la plateforme eTwinning.

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Chacun sera incité à se lancer… L'ouverture à l'Europe devrait bientôt faire partie des critères d'évaluation des collèges et lycées. Dans les écoles les plus engagées, les enfants se verront remettre un 'certificat de la présidence de l'Union européenne'. Et les périodes d'échanges européens devraient faire l'objet de valorisation dans les parcours des lycéens. En voie professionnelle, il existe déjà une option mobilité pour le bac…