Les bistrots français classés au patrimoine culturel immatériel Fr
par webmaster le 21-10-2024Les bistrots français classés au patrimoine culturel immatériel français
Grâce à la mobilisation de l’association des Bistros et cafés de France, présidée par Alain Fontaine, le ministère de la Culture a inscrit, le mois dernier, “les pratiques sociales et culturelles dans les bistrots et cafés en France” au patrimoine culturel de l’Hexagone, reconnaissant ainsi leur rôle dans le pays et l'importance des liens sociaux qui s’y créent.
“Après six ans de travail nous avons atteint notre but, s’enthousiasme Alain Fontaine. J'ai l'immense fierté de vous annoncer que la fiche d'inventaire ‘pratiques sociales dans les bistrots et cafés en France’ est inscrite au patrimoine immatériel français.” Le président de l’association des Bistrots et cafés de France, également chef du Mesturet, à Paris, peut se réjouir de cette annonce, fruit d’une longue mobilisation des professionnels, rejoints par les pouvoirs publics.
“Le ministère de la Culture a compris qu’il était anormal que les bistrots ne figurent au patrimoine culturel immatériel et nous a apporté son soutien, tout comme Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et de nombreux députés.”, explique le professionnel, également président de l'Association française des Maîtres restaurateurs. Une nuance est apparue au fil de ces années de mobilisation : ce n’est pas le lieu qui a été retenu dans cette fiche d’inventaire, mais l’ambiance qu’on y trouve et ce qui s’y passe : le maintien du lien social, la notion de partage entre clients, les conversations de toutes sortes entre personnes de tous âges. Un élément matériel garde toutefois toute sa place : le comptoir.
De fortes menaces Cette reconnaissance arrive alors que la survie des bistrots est menacée depuis de longues années, puisqu’il n’en reste plus que 40 000 en 2024, contre 500 000 en 1900. De nombreux événements ont contribué à vider ces établissements de leurs clients, énumère Alain Fontaine, à commencer par la désertification des campagnes et la création des cantines d’entreprise dans les années 1970. Plus plus proche de nous, le développement des machines à expresso pour les particuliers, des sandwicheries et de la restauration rapide, et, depuis le Covid, de la livraison de repas à domicile et au travail, ont mis à mal la fréquentation des bistrots et cafés.
“Cette reconnaissance nous permet désormais d’alerter les pouvoirs publics pour qu’ils nous aident à préserver ce patrimoine. Nous voulons également travailler avec l’Éducation nationale pour mettre en place une mention complémentaire bistrots et cafés. Enfin, elle nous permet aujourd’hui de porter notre projet à l’Unesco.” Des conférences et expositions sont déjà au programme pour faire la promotion de cet art de vivre et le faire reconnaitre à l’échelon mondial. D’ici là, pour préserver ce qui est souvent le dernier endroit de sociabilisassions des petits villages, les professionnels savent qu’ils doivent repenser ces lieux de vie et de partage, en créant de nouveaux services – dépôt de bain, petite épicerie, distributeur de billet... – qui y feront entrer une nouvelle clientèle. “L’avenir des bistrots est là”, assure Alain Fontaine. L'histoire ne fait que commencer.
> La fiche d'inventaire des pratiques sociales et culturelles dans les Bistrots et Cafés en France est disponible sur le site du ministère de la Culture Cf. H. R. 21 octobre 2024.